Le marché ivoirien des viandes et produits carnés connaît une croissance impressionnante, avec une progression projetée de 46 % sur cinq (05) ans. Estimé à 1,5 milliard USD en 2022, ce marché pourrait atteindre 2,2 milliards USD en 2027, selon le Département américain de l’agriculture (USDA). Ce dynamisme résulte de changements structurels, tels que l'urbanisation rapide, la hausse des revenus et une diversification des régimes alimentaires, marquant une transition économique et sociale en Côte d'Ivoire.
Première économie de l’UEMOA, la Côte d’Ivoire voit ses ménages urbains adopter davantage de viande et une alimentation diversifiée incluant fruits, légumes, produits laitiers et aliments transformés. En 2022, la consommation moyenne de viande par habitant était de 31 kg, mais elle pourrait atteindre 35 kg d’ici 2027. Cette évolution reflète l’émergence d’une classe moyenne pour qui la viande est associée au bien-être et à un statut social élevé.
La volaille occupe une place prépondérante et devrait représenter près d’un tiers de la valeur totale du marché des produits carnés en 2027, soit environ 700 millions USD. Le gouvernement soutient cette filière grâce à des politiques protectionnistes, notamment un prélèvement de 1 000 FCFA par kilogramme de volaille importée. L’objectif est de renforcer la production nationale, avec une ambition de 200 000 tonnes d’ici 2030 et une consommation par habitant portée à 6,2 kg.
Le bœuf suit également une trajectoire ascendante, porté par une demande accrue pour des produits de qualité. Cependant, la production locale ne couvre qu’un tiers des besoins, obligeant le pays à importer massivement. En 2023, les importations de bœuf représentaient 40 % des viandes importées, pour une valeur de 64,5 millions USD.
Quant au porc, il gagne en popularité, notamment dans les zones urbaines comme Abidjan, grâce à son coût compétitif et sa saveur appréciée. La demande annuelle, oscillant entre 60 000 et 100 000 tonnes, est majoritairement satisfaite par des importations, qui couvrent environ 80 % des besoins.
Malgré une demande soutenue, le secteur des viandes ivoirien fait face à des défis majeurs : insuffisance des infrastructures de production, compétitivité limitée et forte dépendance aux importations. Ces contraintes freinent l’impact économique direct du marché sur le pays, mais elles offrent aussi des opportunités pour les investisseurs locaux et étrangers.
Pour maximiser son potentiel, le gouvernement mise sur des politiques publiques axées sur le développement des capacités locales, la modernisation des chaînes de valeur et l'amélioration des infrastructures. Ces initiatives visent à renforcer la compétitivité de l’industrie tout en assurant une autonomie alimentaire accrue.
Avec une demande en pleine expansion et des efforts pour moderniser le secteur, la Côte d’Ivoire pourrait devenir un hub régional de l’industrie carnée en Afrique de l’Ouest. Les investissements stratégiques et l'innovation technologique, associés à des politiques publiques adaptées, positionneraient le pays comme un leader dans ce domaine à forte valeur ajoutée, tant sur le plan économique que social.
Source : Agence ecofin, Rédaction Portail web MEPD