La Côte d'Ivoire renforce son rôle de moteur économique en Afrique de l’Ouest, comme en témoigne sa performance industrielle remarquable au premier semestre 2024. En dépit des incertitudes pesant sur l’économie mondiale, le pays parvient à capitaliser sur ses ressources naturelles pour enregistrer une croissance de 5,5 % dans son secteur industriel par rapport à la même période l’année précédente. Ce dynamisme repose en grande partie sur la vigueur des industries extractives, dont la croissance s’élève à 21,8 %.
Le secteur des hydrocarbures s’impose comme le principal levier de cette progression, avec une augmentation impressionnante de 46,8 %, marquée par un bond spectaculaire de 92,4 % dans la production de pétrole brut. Cette performance est attribuable à la montée en puissance de nouveaux gisements ainsi qu’à des investissements soutenus dans les infrastructures pétrolières et gazières.
L'industrie minière contribue également à cet élan, avec une croissance de 13,8 % dans la production de minerais métalliques, dont l'or brut qui a connu une progression de 20,5 %. Cette évolution s'inscrit dans une stratégie nationale visant à renforcer la contribution du secteur minier à l’économie, tout en stimulant l’intérêt des investisseurs internationaux.
Toutefois, cette dynamique ne masque pas certaines difficultés. Les activités de soutien au secteur extractif ont enregistré un repli marqué de 54,7 % en juin 2024, sans doute en raison de facteurs externes, tels que des perturbations logistiques ou des incertitudes sécuritaires dans certaines régions. Malgré cette contraction, le secteur extractif a affiché une hausse de 15 % en volume sur le seul mois de juin, confirmant la solidité de la production d’hydrocarbures (+55,8 %) et la résilience de l’industrie minière (+2,8 %).
Ces résultats soulignent la capacité de la Côte d’Ivoire à surmonter les chocs extérieurs et à maximiser le potentiel de ses ressources naturelles. En diversifiant ses moteurs de croissance, le pays consolide sa position de puissance économique régionale, tout en ouvrant des perspectives prometteuses pour l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.
Source : Sika finance, Rédaction Portail web MEPD
BCEAO : les taux directeurs maintenus face à l’inflation croissante
Le Comité de politique monétaire (CPM) de la BCEAO, lors de sa session du 11 septembre 2024, a décidé de maintenir ses taux directeurs inchangés, malgré une inflation croissante dans la zone UEMOA. Le taux de refinancement reste fixé à 3,50 % et le taux du guichet de prêt marginal à 5,50 %, inchangés depuis décembre 2023. Cette décision contraste avec les politiques de baisse des taux adoptées par d'autres grandes banques centrales telles que la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine (FED).
L'inflation a atteint 4,1 % au deuxième trimestre 2024, bien au-dessus de l'objectif de la BCEAO fixé entre 1 et 3 %. Cette hausse est attribuée à plusieurs facteurs, dont une mauvaise campagne agricole, des contraintes logistiques dues à des troubles sécuritaires, et la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et de l'énergie. La fermeture de certaines frontières régionales a exacerbé ces tensions. En juillet 2024, l'inflation était de 4,4 %, marquant une accélération continue depuis décembre 2023, où elle s'établissait à 2,3 %.
Malgré cette flambée des prix, la croissance économique de l'UEMOA reste robuste, avec un PIB réel en hausse de 5,3 % au deuxième trimestre 2024, et une prévision de croissance de 5,9 % pour l'ensemble de l'année. Toutefois, l'inflation reste une source d'inquiétude, avec des prévisions de 3,7 % pour 2024, avant un retour potentiel dans la fourchette cible en 2025, sous réserve d'une amélioration des conditions agricoles et d'une baisse des prix mondiaux des denrées alimentaires.
Le maintien des taux élevés a pour conséquence directe des rendements obligataires supérieurs à 7 % pour les titres souverains des États membres de l'UEMOA. Certains pays, comme le Niger, voient leurs rendements atteindre jusqu'à 9 % ou 10 %, augmentant le coût du service de la dette publique. Les banques commerciales, qui empruntent à 5,5 % sur le guichet marginal, répercutent cette hausse sur les crédits, rendant le coût du financement élevé pour les entreprises et les ménages.
La BCEAO doit naviguer entre ces pressions inflationnistes et la nécessité de soutenir la croissance économique, tout en gérant les risques liés à l'endettement public et à un environnement géopolitique et climatique incertain. Des décisions monétaires cruciales seront attendues dans les prochains mois, en fonction de l'évolution de ces variables économiques clés.
Source : Agence ecofin, Rédaction Portail web MEPD
UEMOA : Bond spectaculaire des levées de fonds internationaux au premier trimestre 2024
Au cours des trois premiers mois de 2024, les États membres de l'UEMOA ont réussi à mobiliser une enveloppe impressionnante de 2 339,9 milliards FCFA, soit 3,98 milliards de dollars, auprès de créanciers internationaux. Cette somme représente une hausse vertigineuse de 198 % par rapport aux 786,2 milliards FCFA d'appuis extérieurs obtenus sur la même période en 2023, d'après les chiffres officiels. Cette progression remarquable s'explique en grande partie par les émissions d'euro-obligations (eurobonds) réalisées par la Côte d'Ivoire et le Bénin sur les marchés financiers internationaux, leur permettant de lever respectivement 1 576,7 milliards FCFA et 442,1 milliards FCFA en janvier et février 2024. Parmi les autres créanciers, figurent des institutions de financement multilatérales telles que la Banque mondiale (243,4 milliards FCFA), le Fonds monétaire international (41,3 milliards FCFA) et la Banque africaine de développement (25,2 milliards FCFA).
Cette dynamique de mobilisation des ressources a entraîné une augmentation significative de la dette publique totale des pays de l'Union, qui s'est alourdie de 17 % (+11 148,3 milliards FCFA), atteignant 74 970,1 milliards FCFA, soit 127,54 milliards de dollars, à fin mars 2024. Le taux d'endettement de l'UEMOA s'élève ainsi à 56,8 %, contre 52,9 % à fin mars 2023. Sur ce total, l'encours des titres publics, constituant l'essentiel de la dette intérieure contractée par les États sur le marché financier régional, s'est établi à 25 049,9 milliards FCFA à fin mars 2024, en progression de 20 % (+4 099 milliards FCFA) en rythme annuel.
Source : Sika finance, Rédaction Portail web MEPD
La Nouvelle Physionomie du Secteur Bancaire dans l’UMOA
L'année 2023 a marqué une évolution significative dans l'actionnariat des établissements de crédit au sein de l'Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA). Les acteurs locaux, qu'ils soient privés ou publics, ont renforcé leur présence, détenant désormais 79% du capital des banques, illustrant leur rôle croissant dans le secteur bancaire.
Selon les données de la Commission Bancaire de l'UMOA, les acteurs privés de la région, incluant des personnes physiques et morales originaires des pays membres, ont vu leur capital augmenter de 13,6 % sur une période de cinq ans, atteignant 1 243,2 milliards FCFA en 2023, contre 1 094,2 milliards FCFA en 2019. Cette croissance résulte principalement d'opérations d’acquisitions et de la création de nouveaux établissements de crédit par des opérateurs économiques locaux.
Cependant, malgré cette augmentation en termes absolus, la proportion de l’actionnariat privé a légèrement diminué, passant de 54 % en 2019 à 52,1 % en 2023, après avoir atteint un sommet de 58,8 % en 2021. Les pays où l’actionnariat privé est le plus élevé sont le Togo (77,4 %), la Guinée-Bissau (72,8 %) et le Niger (67,7 %). En revanche, la Côte d’Ivoire présente une proportion d’actionnariat privé de 38,2 %.
Parallèlement, l’actionnariat public a considérablement progressé, augmentant de 113,5 % pour atteindre 641,9 milliards FCFA en 2023, contre 300,6 milliards FCFA en 2019. Cette progression est essentiellement attribuée à la prise de participations majoritaires par des États dans certains établissements en difficulté, ainsi qu’à l’entrée de nouveaux acteurs financés par des fonds publics. En Côte d’Ivoire, la part de l’actionnariat public est particulièrement élevée, s’établissant à 32,9 % en 2023, contre seulement 8,6 % au Togo.
En conséquence, les nationaux de la zone UMOA, comprenant à la fois les États, leurs démembrements et les investisseurs privés locaux, contrôlent désormais 79 % du capital des banques de l'Union.
En revanche, la participation des investisseurs étrangers (hors UMOA) a diminué, représentant 21 % en 2023, contre 22,4 % en 2022 et 31,2 % en 2019. En termes de valeur, cette part est passée à 500,3 milliards FCFA en 2023, contre 633 milliards FCFA en 2019. Ce recul s'explique par le retrait de plusieurs banques étrangères, ayant cédé leurs parts majoritaires à des acteurs locaux ou étatiques de l'Union.
Le Mali, la Côte d’Ivoire et le Sénégal restent les pays où la présence de capitaux étrangers est la plus significative, avec des parts respectives de 29,7 %, 28,9 % et 28,4 %.
Source : Finances AO , Rédaction Portail web MEPD
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