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Côte d’Ivoire : Une émission obligataire record qui redéfinit les standards du marché financier de l’UEMOA

La Côte d'Ivoire a marqué un tournant décisif dans la gestion de sa dette souveraine avec la plus grande émission obligataire jamais réalisée dans l’UEMOA. Lancée le 19 février 2025 et clôturée le 4 mars 2025, cette opération de gestion active de la dette a permis de lever plus de 450 milliards de FCFA, dépassant de 12,5 % l’objectif initial de 400 milliards de FCFA. Cet engouement massif témoigne de la confiance renouvelée des investisseurs dans la signature souveraine ivoirienne et de la dynamisation du marché financier régional, désormais aligné sur les pratiques internationales.

Cette opération repose sur un échange de titres souverains, un mécanisme couramment utilisé sur les marchés internationaux des Eurobonds mais encore peu répandu au sein de l’UEMOA. Concrètement, l’État ivoirien a offert aux détenteurs d’obligations arrivant à échéance entre février et juin 2025 la possibilité de les convertir en nouvelles obligations à maturité plus longue, permettant ainsi d’étaler le profil d’amortissement de la dette et d’optimiser la gestion des finances publiques.

L’offre se déclinait en deux nouvelles émissions obligataires dont la première, baptisée « TPCI 5,90% 2025-2030 », offrait un taux nominal de 5,90% sur cinq ans et visait un montant de 240 milliards de FCFA. La seconde, « TPCI 6% 2025-2032 », proposait un taux nominal de 6% sur sept ans, avec un objectif de 160 milliards de FCFA.

Cette stratégie permet non seulement de réduire le volume des remboursements à court terme, mais également d’améliorer la prévisibilité budgétaire en allégeant la pression sur la trésorerie publique. Déjà expérimentée en 2024, cette approche innovante consacre la Côte d'Ivoire comme précurseur dans la modernisation des instruments financiers de l’UEMOA.

Le succès de cette émission illustre aussi la solide performance macroéconomique du pays, avec une croissance projetée à 6,3% en 2025 et un déficit budgétaire maîtrisé à 3% du PIB. En renforçant son attractivité auprès des investisseurs, la Côte d’Ivoire conforte son rôle de locomotive financière régionale et contribue à l’émergence d’un marché obligataire plus profond et plus structuré au sein de l’UEMOA.

Source : Sika finance, Rédaction Portail web MEPD


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