La Côte d’Ivoire intègre le trio de tête des champions africains de la connectivité
L’essor des usages numériques sur le continent africain, catalysé par la généralisation des services en ligne, du télétravail, de l’éducation à distance et du streaming, stimule une demande croissante en connectivité haut débit. La fibre optique, en tant que technologie de transmission à très haut débit, s’impose désormais comme une infrastructure stratégique pour accompagner cette transition. Dans ce contexte, la Côte d’Ivoire réalise une percée remarquable en se hissant au 3ᵉ rang africain du Fiber Development Index (FDI) 2024, publié par la World Broadband Association (WBBA) en partenariat avec le cabinet britannique Omdia.
Ce classement, qui évalue 93 pays à travers sept indicateurs clés dont les taux de pénétration de la fibre jusqu’au domicile (FTTH) et jusqu’aux entreprises (FTTB), la couverture des sites mobiles, la vitesse médiane de téléchargement ou encore la latence moyenne, place désormais la Côte d’Ivoire juste derrière l’Île Maurice et l’Afrique du Sud. En 2023, le pays occupait encore la 8ᵉ place sur le continent, derrière des économies telles que le Ghana, le Nigeria, l’Égypte ou encore l’Ouganda.
Cette progression fulgurante reflète la volonté du gouvernement ivoirien de faire du pays un hub numérique régional, en s’appuyant sur une stratégie nationale ambitieuse de développement des infrastructures TIC. Piloté par l’Agence nationale du service universel des télécommunications – TIC (ANSUT), le projet de Réseau national haut débit (RNHD) prévoit le déploiement de près de 7 000 km de fibre optique. À ce jour, 5 207 km ont déjà été installés par l’État, auxquels s’ajoutent 24 645 km déployés par les opérateurs privés (Orange, MTN et Moov) sur l’ensemble du territoire national.
Cette collaboration public-privé, facilitée par une politique incitative favorable aux investissements télécoms, a permis à la Côte d’Ivoire de rattraper un important retard infrastructurel, malgré les contraintes budgétaires rencontrées entre 2018 et 2022, qui avaient freiné la mise en œuvre du RNHD.
Dans la perspective de 2025, l’ANSUT entend franchir une nouvelle étape avec une stratégie d’activation ambitieuse du RNHD, articulée autour d’un tronçon pilote de 1 500 km. Ce corridor stratégique reliera les principaux centres urbains Abidjan, Yamoussoukro, Daloa, Bouaké et Korhogo, afin d’assurer une interconnexion fluide des infrastructures publiques, tout en renforçant l’offre de connectivité pour les fournisseurs d’accès Internet (FAI). La mise en service complète est prévue pour septembre 2025, avec un délai d’exécution de six mois, illustrant la volonté de l’exécutif de positionner la connectivité comme levier de transformation économique, sociale et administrative.
Cette avancée consolide ainsi la position de la Côte d’Ivoire comme l’un des leaders numériques du continent, et confirme le rôle stratégique des infrastructures à haut débit dans la compétitivité des économies émergentes.
Source : Agence ecofin, Rédaction Portail web MEPD